Édition du dimanche 9 août 2009
Mende :
Les grands moyens déployés pour juguler un incendie dans un bâtiment de déchets chimiques à Mende.
L’inquiétude est restée réelle durant plusieurs heures. Jusqu’à ce que tout risque de pollution sérieuse soit écarté par le spécialiste de la cellule chimique des services d’incendie et de secours, venu en urgence du Gard, par hélicoptère. Un vrai soulagement.
Car hier matin, peu après 7 h 30, c’est dans un bâtiment contenant des déchets industriels dangereux (ou DID) qu’un incendie s’est déclaré. Là même où, sur les hauteurs de Mende, dans la Zac du causse d’Auge, l’entreprise « Environnement 48 » stocke essentiellement des hydrocarbures souillés, des huiles alimentaires et des solvants usagés. Filiale du groupe Chimirec, cette société est en effet spécialisée dans la prise en charge de ces DID, pour le compte des professionnels ou des collectivités.
Immédiatement, les pompiers dépêchaient sur place les moyens des centres de secours de Mende, mais aussi de Marvejols, Florac, Langogne, Rieutort-de-Randon et Chanac. Soit une dizaine de camions et une soixantaine d’hommes. De leur côté, les forces de police installaient un large périmètre de sécurité. « Avec les risques liés à la fumée et aux possibles explosions, nous n’avons voulu prendre aucun risque, souligne le commissaire mendois Noël Torres. Heureusement que cet incendie s’est déclaré un samedi et que la plupart des entreprises de la zone sont fermées. Sinon, il aurait fallu sans doute procéder à des évacuations… »
Peu avant 11 heures, le feu était maîtrisé. Aucun blessé n’était à déplorer. Après analyse, les fumées se révélaient peu toxiques. « Et comme il y avait peu de vent, le panache est monté bien haut et s’est bien diffusé », constate le lieutenant-colonel Éric Single.
Dépêché sur place par la préfecture, l’Office national de l’eau et des milieux aquatiques (Onema) effectuait des prélèvements sur les eaux d’extinction afin d’en déterminer le contenu exact. Il faudra plusieurs jours avant d’en connaître les résultats.
Pour éviter que ces eaux se déversent massivement vers le Lot, les pompiers de Langogne, spécialisés dans les risques chimiques, s’appliquaient à effectuer un pompage le plus performant possible.
Hier soir, l’origine du feu restait inconnue. L’enquête a été confiée à la police de Mende. Les 24 salariés de l’entreprise « Environnement 48 » pourraient connaître une période de chômage technique.
Source : http://www.midilibre.com/articles/2009/08/08/A-LA-UNE-Alerte-a-la-pollution-apres-un-feu-dans-une-usine-875820.php5
Édition du lundi 10 août 2009
Mende "
Environnement 48" : des mesures de sécurité prescrites après l'incendie
Samedi, un incendie s’était déclaré dans cette entreprise mendoise de traitement des déchets, notamment chimiques.
L’arrêté préfectoral est tombé hier. Il prescrit « des mesures conservatoires » au lendemain de l’incendie qui a détruit un bâtiment de stockage de l’entreprise Environnement 48, sur la Zac du causse d’Auge, à Mende. Un bâtiment qui abritait des hydrocarbures souillés, des huiles alimentaires et des solvants usagés, notamment.
Filiale du groupe Chimirec, cette société est en effet spécialisée dans le transport et la gestion des déchets, notamment chimiques, pour les professionnels ou les collectivités.
La secrétaire générale de la préfecture de Lozère, Catherine Labussière, « conformément au code de l’environnement afin de limiter les conséquences de cet incendie sur l’environnement » a donc très officiellement émis plusieurs demandes en direction de l’exploitant.
Avant tout, les activités de stockage de déchets dangereux sont suspendues jusqu’à remise en conformité des installations. « Le redémarrage ne pourra être autorisé qu’après analyse des causes de l’incident et des mesures correctrices sur les nouvelles installations », prévient ainsi l’État.
Pour autant, cela signifie pas que l’activité d’Environnement 48 doit s’arrêter. « La collecte et le stockage des huiles usagées ne sont pas concernés par la suspension d’activité, ni les activités de transit de déchets, dans la mesure où elles continuent à être conformes au dossier d’autorisation », écrit la préfecture.
Alors, les 24 salariés de l’entreprise sinistrée pourront-ils tous embaucher ce matin ? Et avec quelles perspectives ? « Rien n’est encore décidé, confiait hier les gérants, abattus par l’incendie. Nous verrons ça, ce lundi matin. »
Outre le maintien de l’installation sinistrée « en sécurité permanente », l’État demande l’évacuation ou le recyclage de tous les déchets dans des installations classées autorisées. Il requiert aussi le stockage des eaux d’extinction polluées contenues dans les égouts, les cuves et les bassins de rétention dans des conditions de sécurité jusqu’à élimination. L’exploitant est aussi tenu « de surveiller le milieu vis-à-vis du risque de pollution des sols, des eaux superficielles ou souterraines. »