Grosse frayeur hier matin sur le bassin roussillonnais.
Un inquiétant nuage blanchâtre s'est répandu dans le ciel de Salaise-sur-Sanne et ce à très faible altitude.
La formation de ce nuage à teneur chlorée depuis la plateforme Trédi à Salaise-sur-Sanne a mobilisé d'importants moyens en sapeurs-pompiers et gendarmes.
Si aucune mesure de confinement n'a été prise envers les populations, quatre personnes ont été incommodées par les vapeurs alors que les routes situées à proximité ont été fermées à la circulation.
15 m³ de déchets chlorés provenant d'un incendie dans la Drôme, survenu le 2 juillet
L'alerte a été donnée à 5 h 45, hier matin. Par les salariés de l'entreprise Trédi, spécialisée dans le traitement thermique de déchets industriels.
« Ce dégagement de fumée provenait d'une plate-forme de stockage extérieur. Il s'agit d'un stock de pastilles d'eau de javel pour le traitement des piscines en attente de destruction », précisent les responsables de la société.
Aussitôt, d'importants moyens en sapeurs-pompiers des centres de Roussillon à Vienne ont convergé sur le site.
Un poste de commandement a été
installé et la cellule mobile d'intervention chimique de Vienne et Bourgoin-Jallieu déployée. Des rideaux d'eau ont été mis en œuvre afin de diluer le nuage.
« Nous allons tout d'abord effectuer des mesures pour évaluer le risque de ce panache pouvant contenir du chlore et de l'ammoniac. Mais également sur le site. Il s'agit d'environ 15 m³ de déchets stockés à l'air libre. En fonction des résultats, nous déciderons de la procédure à mettre en œuvre afin de maîtriser le sinistre », indiquait le commandant Olivier Cronbois, chef des opérations.
Mais difficile à ces heures matinales de discerner l'impact de ce dégagement de l'ensemble des brumes, y compris pour les sapeurs-pompiers eux-mêmes.
Les premiers résultats étaient rassurants malgré un plafond nuageux particulièrement bas : aucune valeur significative n'a été détectée quant à la toxicité éventuelle des dégagements. Seules quelques traces d'ammoniac ont été mesurées.
« Notre chance est la présence d'un vent de 20 km/h et ce malgré un plafond très bas », reconnaissaient les sapeurs-pompiers.
Un risque d'irritations auprès des populations
Parallèlement à cette montée en puissance des secours, les gendarmes de la compagnie de Vienne, sous le commandement du lieutenant Jean, ont bouclé le site ainsi que les routes voisines comme le CD 4.
« Le risque premier pour les populations consiste en des irritations des yeux et de la gorge ». Malgré l'absence réelle de danger, et donc par mesure de sécurité, les personnels des sites industriels voisins à Trédi ont également été évacués ou confinés (pour les sites nécessitant une présence humaine 24 heures/24).
En milieu de matinée, sur le site même, une réunion placée sous l'égide du sous-préfet de Vienne avec l'ensemble des acteurs (pompiers, Drire, exploitant du site) a décidé de noyer le stock en cause. Une opération réussie sans aucun problème.
« Cette procédure décidée collégialement a permis d'éteindre le feu tout en diluant le produit de la façon dont le prévoit son usage premier ».
Les eaux ont été confinées en vue d'un traitement ultérieur. Restait alors à déblayer le site.
Origine accidentelle
Au final, le bilan fait état de quatre personnes légèrement incommodées. L'une d'entre elles a dû être évacuée vers l'hôpital de Vienne en raison de ses antécédents médicaux.
On apprenait que le stock de pastilles qui s'est consumé provenait d'un incendie survenu le 2 juillet dernier dans la Drôme.
Ce jour-là, une remorque de produits chlorés de l'entreprise Oxena avait pris feu sur le parking d'une entreprise de transport à Malissard.
Spécialisé dans le traitement des déchets, Trédi devait se charger du traitement des lots indirectement touchés (notamment par les moyens d'extinction mis en œuvre dans une remorque voisine de celle sinistrée) et donc impropres à la commercialisation.
Enfin, selon les premières investigations menées par les gendarmes de Roussillon, l'hypothèse accidentelle de l'origine du sinistre ne fait aucun doute.