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7 avril 2018 6 07 /04 /avril /2018 18:09

Article du vendredi 11 septembre 2009 dans la "Voix de l'Ain"



L’usine de retraitement de produits chimiques, Chimirec, devrait s’implanter dans quelques mois sur la commune de Bouvesse, à quelques centaines de mètres des installations de la cimenterie Vicat. Soutenu par les élus locaux, et principalement par le maire de cette commune du nord Isère, Jean-Claude Champier, ce projet fait l’objet d’une enquête publique qui vient de s’ouvrir, sur la rive gauche, mais aussi rive droite, dans l’Ain, sur les communes concernées.


“Manque d’informations”

Déjà très avancé sur le plan pratique, il est aujourd’hui la cible de plusieurs associations de défense de l’environnement, qui réunissent des militants venus de l’ensemble de ce secteur, comme l’expliquent Mireille Alexandre et Véronique Attavay, présidente et vice-présidente de l’association « Sans nature, pas de futur », créée sur la commune de Montalieu. « Nous sommes stupéfaites par le manque d’information et de connaissance des habitants de notre secteur, soulignent-elles. Nous ne savons pas si nous pourrons faire échec à cette implantation, mais, au moins, nous aurons essayé de réveiller les consciences ». Et de fait, alors que le commissaire-enquêteur s’apprête à sillonner le secteur, le projet Chimirec commence à alimenter les conversations, dans l’Isère, mais également côté Ain, où l’exposition aux risques éventuels est sans doute à peu près la même. « Nous sommes d’autant plus en colère, que nous récupérons un projet, présenté comme une aubaine économique, mais dont personne ne veut ailleurs. La preuve, l’implantation était quasi bouclée à Villemoirieux (20 km de Bouvesse), jusqu’à ce que le scandale n’éclate à quelques semaines des municipales. »


Image de la Vallée bleue

Côté municipalité, le maire réfute les accusations liées à un manque de transparence, estimant avoir pris le temps nécessaire à la réflexion, puis à la communication avec ses habitants.

Outre les incertitudes liées à l’exploitation d’un tel site, les opposants font surtout valoir l’inadéquation de cette implantation, au regard de deux éléments majeurs : la nature de la zone, en premier lieu, jugée hors de proportion avec une implantation industrielle de cette nature : « Morestel travaille sur un parc industriel de 120 hectares, disposant de bien meilleures garanties que cette zone, jusque-là à vocation artisanale. » Et en second lieu, l’image de la Vallée Bleue et son formidable potentiel touristique. Pour les militantes, il y a ici une opposition de style inadmissible. « Le maire fait le grand écart entre un discours très volontaire dans le domaine du développement durable et des actes qui, avec ce projet Chimirec, vont, à notre avis, dans la direction diamétralement opposée. »


Incinération des déchets

Future ville étape sur l’axe vert du Léman à la mer, Montalieu verra en tout cas s’implanter une installation à proximité immédiate de ses propres habitations, mais réfute céder à la pression du cimentier Vicat dans le choix de cette implantation. Les fours d’incinération de la cimenterie seront bel et bien sollicités pour l’élimination d’une part importante de ces déchets chimiques, mais comme le souligne le directeur de Vicat, cela serait le cas quel que soit le site choisi. « Avec un passif environnemental déjà très lourd (220 000 tonnes de CO2 rejetées par an), l’usine Vicat est déjà un fardeau important pour les habitants de Montalieu et d’ailleurs, soulignent-elles, nous pensons que cette donnée devrait quand même être prise en compte. Et au lieu de cela, on va concentrer les problèmes sur un même site. »


Visite en Franche-Comté

À la veille de l’enquête publique, et vu l’importance des enjeux, les dirigeants de Chimirec viennent d’accompagner les maires du secteur, dont ceux de l’Ain, à une visite de leur site de Montmorot, en Franche-Comté. Un choix qui ne rassure par ailleurs qu’à moitié les détracteurs du projet, au vu des récentes procédures menées pour l’agrandissement de ce site : « C’est bien la preuve qu’une installation comme celle-ci sera évolutive, et que la couleuvre qu’on veut nous faire avaler est forcément amenée à grandir. »

Reste que la société Chimirec a obtenu de la commune de Bouvesse la cession du foncier nécessaire (environ 4 hectares), et qu’au-delà de l’enquête publique, redoutée par les responsables de « Sans nature, pas de futur » pour n’être qu’une simple formalité, l’industriel aura toute liberté pour installer au bord du Rhône son activité de stockage de déchets chimiques dangereux, et les espaces nécessaires ensuite pour son agrandissement éventuel.


Jean-Yves Flochon

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