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Aprochim est une usine de traitement de déchets contaminés par les PCB, dérivés chimiques longtemps utilisés comme isolant dans les transformateurs électriques.
Archives Ouest-France
Le groupe Chimirec est poursuivi pour des irrégularités dans l'élimination des PCB, sa spécialité. En Mayenne, des analyses autour de sa filiale Aprochim alarment les agriculteurs.
Irrégularités dans le traitement des déchets
En janvier, des analyses ont révélé des traces de PCB dans un échantillon de lait d'une exploitation agricole proche d'Aprochim. Après cette pollution, considérée comme « non excessive » par la préfecture de la Mayenne, trente exploitations, dans un rayon de 3 km, ont fait l'objet de prélèvements.
« Les résultats des analyses (lait, viande, fromage, fourrage) sont conformes aux seuils réglementaires », dans vingt-deux exploitations, a indiqué, hier, la préfecture. Des résultats non conformes apparaissent dans huit autres, sur des produits carnés (bovins ou ovins) et sur du fourrage pour l'une d'entre elles. « Il n'y a pas de risques sanitaires », affirmait récemment Éric Pilloton, le préfet.
L'enquête en cours suspecte des rejets dans l'atmosphère. Une surveillance évaluera les « mesures correctives » qu'Aprochim devra appliquer.
Les agriculteurs, inquiets, sont décidés à obtenir une indemnisation de leurs préjudices. Chacun, d'ici à la fin juin, va faire l'objet d'une évaluation de son manque à gagner.
Dans un autre dossier, vieux de huit ans, Jean Fixot, PDG de Chimirec, groupe dont fait partie Aprochim, est mis en examen et renvoyé devant le tribunal correctionnel de Paris. L'affaire porte notamment sur des irrégularités dans l'élimination de déchets toxiques. Une audience est prévue le 13 septembre. « Nous sommes très confiants sur la suite des événements », indique Alain-Henri Kéravec, directeur d'Aprochim.
Parmi les personnes poursuivies, l'ancien dirigeant de l'entreprise mayennaise, défendu par le cabinet d'avocats de Corinne Lepage.
« Notre client n'est pas concerné par le volet sanitaire du dossier, mais par une petite infraction à la législation concernant les installations classées », assure l'ancienne ministre de l'Environnement.
Ces dernières années, d'anciens salariés d'Aprochim avaient déposé plainte pour mise en danger de la vie d'autrui parce que des taux anormaux de PCB avaient été détectés dans leur sang. Les plaintes ont été classées sans suite.