(LP/YVES BOITEAU.)
Cette usine de traitement de déchets dangereux, les habitants de Grez-en-Bouère (Mayenne) n’en voulaient pas. Par référendum local, en 1988, ils avaient voté non à son installation dans la commune. A l’époque, les responsables locaux avaient passé outre. Plus de vingt ans après, leurs craintes se révèlent fondées : l’entreprise Aprochim, propriété du groupe Chimirec, est en train de devenir le point de départ d’un nouveau scandale environnemental.
Des amendes peu dissuasives
Le PDG du groupe Chimirec, société internationale de traitement de déchets dangereux, et six cadres ou ex-cadres sont renvoyés devant le tribunal correctionnel de Paris. Motif : après cinq ans d’instruction, ils sont accusés d’avoir sciemment laissé partir dans la nature des produits contaminés aux PCB.
Des patrons pollueurs au tribunal, le fait est rare. Et les spécialistes de l’environnement se réjouissent de cette décision. « La police de l’environnement est éclatée en plusieurs corps de fonctionnaires qui manquent de moyens, souligne l’avocat spécialiste de l’environnement Arnaud Gossement. Il y a 500 000 installations classées en France mais seulement 1 300 inspecteurs pour les vérifier, ce qui aboutit à un contrôle tous les dix ans en moyenne. » « Non seulement il n’y a pas assez d’inspecteurs pour dresser les PV, mais les amendes ne sont pas assez dissuasives pour les pollueurs », déplore Marc Senant, coordinateur du réseau risques industriels à France Nature Environnement. Les procureurs ne sont en outre pas très enclins à donner suite aux affaires environnementales, sauf si elles sont très graves. »
Autre difficulté : la recherche de preuves. « Comment faire pour retrouver parmi une dizaine d’usines la source exacte de la pollution d’une portion de fleuve aux PCB ? » s’interroge Marc Senant. L’association Robin des Bois a ainsi porté plainte pour délit de pollution des eaux douces et de mer par les PCB auprès de quatorze tribunaux, mais cinq ont déjà « classé l’affaire sans suite, faute de responsable clairement identifié ». Dans l’affaire que nous révélons aujourd’hui, la justice va bien passer.
Cinq mois après la découverte d'une pollution aux PCB (polychlorobiphényles) à Grez-en-Bouère en Mayenne, plusieurs dizaines de gendarmes ont mené mercredi une perquisition dans les locaux de l'entreprise Aprochim (groupe Chimirec), spécialisée dans le traitement de déchets industriels.
Selon une source proche de l'enquête, cette opération, "purement scientifique", visait notamment à effectuer un certain nombre de prélèvements à des fins d'analyses et faisait suite à une plainte pour "pollution" déposée au cours de l'hiver. "Ils ont interrogé le personnel, regardé dans des dossiers et fait des prélèvements", a confirmé le directeur d'Aprochim, Alain-Henri Kéravec. La perquisition, a-t-il dit, fait "suite à une plainte déposée par la préfecture" après la découverte de pollutions aux PCB dans des fermes.
"Nous avons toujours respecté les normes de rejets fixé par l'arrêté préfectoral, mais le problème est que les normes sanitaires sont plus sévères", a-t-il expliqué. "Il y a un grand décalage entre les normes environnementales et les normes sanitaires", a-t-il ajouté.
Source : http://www.europe1.fr/France/Pollution-aux-PCB-perquisition-en-Mayenne-537911/
Le 23.01.2011
CONTAMINATION
Source : Le Parisien :
http://www.leparisien.fr/societe/la-pollution-aux-pcb-continue-en-mayenne-23-01-2011-1239375.php
Cet article vous intéresse : cliquer sur ces liens pour en savoir plus :
Pour en savoir plus sur la pollution au PCB en France :
Association Robin des bois
http://www.robindesbois.org/recherche.php